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le testament d’un excentrique

tit-elle deux ou trois légers frissons, et il semblait que la période de fièvre eût pris fin. La toux, cependant, continuait d’être très épuisante, mais la poitrine se dégageait peu à peu, les râles étaient moins rauques, la respiration plus facile. Donc, aucune nouvelle complication.

Il suit de là que Lissy Wag se trouvait sensiblement mieux, lorsque, dans la matinée, Jovita Foley rentra après une absence d’une heure. Où était-elle allée ?… Elle ne l’avait pas dit, même à la voisine, qui ne put répondre à miss Wag, quand celle-ci l’interrogea à ce sujet.

Dès que Jovita Foley fut entrée dans la chambre, elle vint, sans prendre le temps d’ôter son chapeau, mettre un gros baiser sur le front de Lissy Wag, laquelle, à lui voir la figure si animée, les yeux si pétillants de malice, ne put s’empêcher de dire :

« Qu’as-tu donc ce matin ?…

— Rien, ma chérie, rien !… C’est parce que je te trouve un petit air de santé… Et puis, il fait si beau… un joli soleil de mai… tu sais… ces beaux rayons que l’on boit… que l’on respire !… Ah ! si tu pouvais seulement rester une heure à la fenêtre… Hein !… une bonne dose de soleil !… Je suis sûre que cela te guérirait tout de suite… Mais… pas d’imprudence… à cause des complications graves…

— Et où es-tu allée, ma bonne Jovita ?…

— Où je suis allée ?… D’abord aux magasins Marshall Field donner de tes nouvelles… Nos patrons en envoient prendre tous les jours, et j’ai voulu les remercier…

— Tu as bien fait, Jovita… Ils ont été assez bons pour nous accorder ce congé… et quand il prendra fin…

— C’est entendu… c’est entendu, ma chérie… ils ne donneront notre place à personne !

— Et puis… après ?…

— Après ?…

— Tu n’es pas allée autre part ?…

— Autre part ?… »

Et il semblait que Jovita Foley hésitait à parler. Mais cela « lui