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LE SUPERBE ORÉNOQUE.

— Le missionnaire de Santa-Juana ! » s’écria l’Espagnol.

Et, braquant son revolver, il allait faire feu, lorsque Jacques Helloch lui saisit la main, et la balle se perdit au loin.

« Oui… Alfaniz… le Père de la Mission de Santa-Juana… et aussi le colonel de Kermor !… »

Alfaniz, voyant à quelques pas ce Jean qu’il croyait le fils du colonel, le visa…

Avant qu’il eût tiré, une détonation éclata, et le misérable tomba, frappé par le Père Esperante.

En ce moment, la charrette, qui transportait le sergent Martial, arriva sur le lieu de la lutte.

Jeanne s’était jetée dans les bras du colonel de Kermor… Elle l’appelait son père…

Celui-ci, qui ne pouvait reconnaître dans ce jeune garçon sa propre fille qu’il croyait morte… qu’il n’avait jamais vue… répétait :

« Je n’ai pas de fils… »

Le sergent Martial venait de se redresser, et, les bras tendus vers Jeanne, il dit :

« Non… mon colonel… mais vous aviez une fille… et la voilà ! »