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LE SUPERBE ORÉNOQUE.

riniers de la Moriche quittèrent le campement, et se dirigèrent vers la clairière.

Gomo les accompagnait, et Jean avait eu la permission de les suivre.

En une demi-heure, on fut arrivé à l’endroit où le corps de l’Indien gisait au pied du palmier. Les hommes, qui s’étaient munis de pioches, creusèrent une tombe assez profonde pour ne pas être atteinte par les fauves.

Le corps y fut déposé, après que Gomo, tout en larmes, eut embrassé son père une dernière fois.

La fosse comblée, Jean s’agenouilla sur le bord, à côté du jeune garçon, et tous deux s’unirent dans une même prière.

On revint au campement.

Jean n’avait pas été trop fatigué. Il répondait de lui. La force ne lui ferait pas défaut pendant le voyage. Il en donna l’assurance à Jacques Helloch et au sergent Martial.

« J’ai si bon espoir !… » répétait-il.

La nuit venue, les passagers regagnèrent le rouf des pirogues, tandis que les mariniers se disposaient à veiller sur le campement.

On avait fait une place à bord de la Gallinetta, pour Gomo. Mais le pauvre enfant ne dormit guère et de gros soupirs troublèrent fréquemment son sommeil.