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LE SUPERBE ORÉNOQUE.

— Éteint…

— Oui, mais dont les cendres étaient encore chaudes…

— Puissiez-vous ne pas vous être trompé, Valdez ! Et pourtant, s’il y a des Guaharibos à proximité, comment ne se sont-ils pas hâtés d’accourir au-devant des pirogues ?…

— Accourir, monsieur Helloch !… Croyez bien qu’ils auraient plutôt décampé…

— Et pourquoi ?… N’est-ce pas une bonne aubaine pour eux que d’entrer en relations avec des voyageurs… une occasion d’échanges et de profits ?…

— Ils sont trop poltrons, ces pauvres Indiens !… Aussi leur premier soin aura-t-il été de se cacher dans les bois, quitte à revenir quand ils croiront pouvoir le faire sans danger.

— Eh bien, s’ils se sont enfuis, Valdez, leurs paillotes, du moins, n’ont pas pris la fuite, et peut-être en découvrirons-nous quelques-unes dans la forêt…

— Il est facile de s’en assurer, répondit Valdez, en poussant une reconnaissance à deux ou trois cents pas de la lisière… Les Indiens, d’habitude, ne s’éloignent pas du fleuve… S’il y a un sitio, une case aux environs, nous n’aurons pas marché une demi-heure sans l’avoir aperçu…

— Soit, Valdez, allons à la découverte… Mais comme l’excursion pourrait se prolonger, déjeunons d’abord, puis nous nous mettrons en route. »

Le campement fut promptement organisé sous la direction des deux patrons. Bien que les réserves de viande salée, les conserves, la farine de manioc, ne manquassent pas, on résolut de garder ces provisions pour le voyage, afin de n’être point pris au dépourvu. Valdez et deux de ses hommes se chargeraient des sacs. On leur adjoindrait quelques Indiens, s’il s’en rencontrait dans le voisinage, et l’appât de quelques piastres en ferait aisément des porteurs.

Au surplus, la chasse devait fournir plus que le nécessaire à