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LE SUPERBE ORÉNOQUE.

et Valdez. Avec Parchal et ses hommes, Jacques Helloch et Germain Paterne n’avaient éprouvé aucune difficulté pour la prolongation du voyage. Engagés en vue d’une campagne d’une durée indéterminée, peu importait à ces braves gens qu’elle eût pour résultat l’exploration de l’Orénoque jusqu’à ses sources ou de tout autre de ses affluents, du moment qu’ils étaient assurés d’un bon salaire.

En ce qui concernait Valdez, il avait fallu établir les conditions d’un nouveau marché. L’Indien ne devait conduire le sergent Martial et son neveu que jusqu’à San-Fernando, ceux-ci n’ayant pu traiter que de cette façon, puisque tout dépendait des renseignements qui seraient recueillis dans la bourgade. Valdez, on le sait, était originaire de San-Fernando, où il demeurait d’habitude, et, après avoir pris congé du sergent Martial, il comptait attendre l’occasion de redescendre le fleuve pour le compte d’autres passagers, marchands ou voyageurs.

Or, le sergent Martial et Jean avaient été extrêmement satisfaits de l’habileté et du zèle de Valdez, et ce n’est pas sans regret qu’ils s’en fussent séparés pour cette seconde partie de la campagne, la plus difficile assurément. Aussi lui proposèrent-ils de rester à bord de sa pirogue la Gallinetta au cours de cette navigation sur le haut Orénoque.

Valdez consentit volontiers. Toutefois, des neuf hommes de son équipage, il ne put en conserver que cinq, quatre devant s’employer à la récolte du caoutchouc, qui leur vaut de plus grands bénéfices. Le patron trouva heureusement à les remplacer, en engageant trois Mariquitares et un Espagnol, de manière à compléter l’équipage de la Gallinetta.

Les Mariquitares, qui appartiennent aux tribus de ce nom répandues sur les territoires de l’est, sont d’excellents bateliers. Et même ceux-ci connaissaient le fleuve sur une étendue de plusieurs centaines de kilomètres au-delà de San-Fernando.

Quant à l’Espagnol, nommé Jorrès, arrivé depuis quinze jours à