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douze sur soixante-dix !

Le Tasman venait des îles Falklands, où il avait appris que, sept mois auparavant, la goélette anglaise Halbrane avait fait route pour les mers australes à la recherche des naufragés de la Jane. Mais la saison s’avançant, la goélette n’ayant pas reparu, on avait dû penser qu’elle s’était perdue corps et biens dans les régions antarctiques.

Cette dernière traversée fut heureuse et rapide. Quinze jours après, le Tasman débarquait à Melbourne, province de Victoria de la Nouvelle-Hollande, ce qui avait survécu de l’équipage des deux goélettes, et c’est là que furent payées à nos hommes les primes qu’ils avaient bien gagnées !

Les cartes nous indiquèrent alors que le Paracuta avait débouqué sur le Pacifique entre la terre Clarie de Dumont d’Urville et la terre Fabricia, reconnue par Balleny en 1838.

Ainsi s’est terminée cette aventureuse et extraordinaire campagne qui coûta trop de victimes, hélas ! Et, pour tout dire, si les hasards, si les nécessités de cette navigation nous ont entraînés vers le pôle austral plus loin que nos devanciers, si nous avons même dépassé le point axial du globe terrestre, que de découvertes de grande valeur il reste à faire encore en ces parages !

Arthur Pym, le héros si magnifiquement célébré par Edgar Poe, a montré la route… À d’autres de la reprendre, à d’autres d’aller arracher au Sphinx des glaces les derniers secrets de cette mystérieuse Antarctide !


fin de la seconde et dernière partie.