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le sphinx des glaces

En travers du torse, maintenu par sa bretelle de cuir, nous vîmes le canon d’un fusil tordu, à demi rongé par la rouille…

« Pym… mon pauvre Pym ! » répétait Dirk Peters d’une voix déchirante.

Alors il essaya de se relever pour s’approcher… pour baiser les restes ossifiés de son pauvre Pym…

Ses genoux fléchirent… un sanglot lui serra la gorge… un spasme lui fit éclater le cœur… et il tomba à la renverse… mort…

Ainsi donc, depuis leur séparation, le canot avait entraîné Arthur Pym à travers ces régions de l’Antarctide !… Comme nous, après avoir dépassé le pôle austral, il était tombé dans la zone d’attraction du monstre !… Et là, tandis que son embarcation s’en allait avec le courant du nord, saisi par le fluide magnétique avant d’avoir pu se débarrasser de l’arme qu’il portait en bandoulière, il avait été projeté contre le massif…

À présent, le fidèle métis repose sur la Terre du Sphinx, à côté d’Arthur Gordon Pym, ce héros dont les étranges aventures avaient trouvé dans le grand poète américain un non moins étrange narrateur !