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campement.

« Patientons avant de prendre une décision. En moins d’une heure, nous serons fixés à ce sujet. Notre marche me paraît s’être ralentie, et il est possible qu’un remous nous ramène obliquement vers la côte…

— C’est mon avis, déclara le bosseman, et, si notre machine flottante n’est pas stationnaire, il s’en faut de peu !… On dirait qu’elle tourne sur elle-même… »

Jem West et Hurliguerly ne se trompaient pas. Pour une raison ou pour une autre, l’ice-berg tendait à sortir de ce courant qu’il avait constamment suivi. Un mouvement de giration avait succédé au mouvement de dérive, grâce à l’action d’un remous qui portait vers le littoral.

En outre, quelques montagnes de glace, en avant de nous, venaient de s’échouer sur les bas-fonds du rivage.

Donc, il était inutile de discuter, s’il y avait lieu ou non de mettre le canot à la mer.

À mesure que nous approchions, la désolation de cette terre s’accentuait encore, et la perspective d’y subir six mois d’hivernage aurait rempli d’épouvante les cœurs les plus résolus.

Bref, vers cinq heures de l’après-midi, l’ice-berg pénétra dans une profonde échancrure de la côte, terminée à droite par une longue pointe, contre laquelle il ne tarda pas à s’immobiliser.

« À terre !… À terre !… »

Ce cri s’échappa de toutes les bouches.

L’équipage descendait déjà les talus de l’ice-berg, lorsque Jem West commanda :

« Attendez l’ordre ! »

Il se manifesta quelque hésitation, — surtout de la part de Hearne et de plusieurs de ses camarades. Puis l’instinct de la discipline domina, et finalement tous vinrent se ranger autour du capitaine Len Guy.

Il ne fut pas nécessaire de mettre le canot à la mer, l’ice-berg se trouvant en contact avec la pointe.