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la goélette halbrane

autour du Cormoran-Vert !… Rapportez-vous-en à moi… Je me charge de votre embarquement ! »

Dans tout cela, rien que des mots, le bosseman d’un côté, maître Atkins de l’autre. Aussi, malgré leurs belles promesses, je résolus de m’adresser directement au capitaine Len Guy, si peu abordable qu’il fût, et de l’entretenir de mon projet, dès que je le rencontrerais seul.

L’occasion ne s’offrit que le lendemain. Jusque-là, j’avais flâné le long du quai, examinant le schooner, un navire de construction remarquable et de grande solidité. Et c’est une qualité indispensable dans ces mers où les glaces dérivent parfois au-delà du cinquantième parallèle.

C’était l’après-midi. Lorsque je m’approchai du capitaine Len Guy, je compris qu’il aurait préféré m’éviter.

À Christmas-Harbour, il va de soi que cette petite population de pêcheurs ne se renouvelle guère. Peut-être, sur les bâtiments, assez nombreux à cette époque, je le répète, quelques Kergueléens prennent-ils du service pour remplacer des absents ou des disparus. Au fond, cette population ne se modifie pas, et le capitaine Len Guy devait la connaître individu par individu.

Dans quelques semaines, il eût pu s’y tromper, alors que toute la flottille aurait versé son personnel sur les quais où régnerait une animation peu habituelle, qui finirait avec la saison. Mais, à cette date, en ce mois d’août, l’Halbrane, profitant d’un hiver dont la douceur avait été véritablement exceptionnelle, était seule au milieu du port.

Il était donc impossible que le capitaine Len Guy n’eût pas deviné en moi un étranger, lors même que le bosseman et l’aubergiste n’eussent pas encore fait de démarche à mon sujet.

Or, son attitude ne pouvait signifier que ceci : ou ma proposition lui avait été communiquée, et il n’entendait pas y donner suite, — ou ni Hurliguerly ni Atkins ne lui avaient parlé depuis la veille. Dans ce dernier cas, s’il s’éloignait de moi, c’est qu’il obéissait à sa nature