« N’est-ce pas le 1er mars, Dirk Peters, demandai-je, que, si je m’en rapporte au récit de votre compagnon, vous avez, pour la première fois, aperçu le large voile d’une vapeur grise, coupée de raies lumineuses et vacillantes…
— Je ne sais plus… monsieur !… Mais si Pym l’a dit, il faut croire ce qu’a dit Pym !
— Il ne vous a jamais parlé de rayons de feu qui tombaient du ciel… » repris-je, ne voulant pas me servir des mots « aurore polaire » que le métis n’eût peut-être pas compris.
J’en revenais ainsi à l’hypothèse que ces phénomènes pouvaient être dus à l’intensité des effluences électriques, si puissantes sous les hautes latitudes, — en admettant qu’ils se fussent réellement produits.
« Jamais… monsieur, dit Dirk Peters, non sans avoir réfléchi avant de répondre à ma question.
— Vous n’avez pas remarqué, non plus, que la couleur de la mer s’altérait… qu’elle perdait sa transparence… qu’elle devenait blanche… qu’elle ressemblait à du lait… que sa surface se troublait autour de votre embarcation…
— Si cela était… monsieur… je ne sais… Comprenez-moi… Je n’avais plus la connaissance des choses… Le canot s’en allait… s’en allait… et ma tête avec…
— Et puis, Dirk Peters, cette poussière très fine qui tombait… fine comme de la cendre… de la cendre blanche…
— Je ne me rappelle pas…
— Est-ce que ce n’était pas de la neige ?…
— De la neige ?… Oui… non !… Il faisait chaud… Qu’a dit Pym ?… Il faut croire ce qu’a dit Pym ! »
Je compris bien qu’au sujet de ces faits invraisemblables, je n’obtiendrais aucune explication, en continuant d’interroger le métis. À supposer qu’il eût observé les choses surnaturelles, relatées dans les derniers chapitres du récit, il n’en avait plus conservé le souvenir.