nouvelles recherches, de l’autre, la responsabilité d’une telle expédition à travers l’Antarctide !
Lorsque je le rencontrai, le lendemain, sur le pont, alors que le lieutenant allait et venait à l’arrière, il nous appela tous les deux près de lui.
« Monsieur Jeorling, me dit-il, c’était la mort dans l’âme que je m’étais résolu à ramener notre goélette vers le nord !… Je sentais que je n’avais pas fait tout ce que je devais faire pour nos malheureux compatriotes !… Mais je comprenais bien que la majorité de l’équipage serait contre moi, si je voulais l’entraîner au-delà de l’île Tsalal…
— En effet, capitaine, répondis-je, un commencement d’indiscipline s’est produit à bord et peut-être une révolte eût-elle fini par éclater…
— Révolte dont nous aurions eu raison, répliqua froidement Jem West, ne fût-ce qu’en cassant la tête à ce Hearne, qui ne cesse d’exciter les mutins.
— Et tu aurais bien fait, Jem, déclara le capitaine Len Guy. Seulement, justice faite, que fût devenu l’accord dont nous avons besoin ?…
— Soit, capitaine, dit le lieutenant. Mieux vaut que les choses se soient passées sans violence !… Mais, à l’avenir, que Hearne prenne garde à lui !
— Ses compagnons, fit observer le capitaine Len Guy, sont maintenant appâtés par les primes qui leur ont été promises. Le désir du gain les rendra plus endurants et plus souples. La générosité de M. Jeorling a réussi là où nos prières eussent échoué, sans doute… Je l’en remercie…
— Capitaine, dis-je, lorsque nous étions aux Falklands, je vous avais fait connaître mon désir de m’associer pécuniairement à votre entreprise. L’occasion s’est présentée, je l’ai saisie, et je ne mérite aucun remerciement. Arrivons au but… sauvons votre frère William et les cinq matelots de la Jane… C’est tout ce que je demande. »