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et pym ?…

— Seul.

— Mais parlez donc… parlez donc ! » m’écriai-je.

En effet, je bouillais d’impatience. Quoi ! Hunt avait connu Dirk Peters, et, grâce à lui, il savait des choses que je croyais condamnées à n’être jamais sues !… Il connaissait le dénouement de ces extraordinaires aventures !…

Et alors, par phrases entrecoupées, mais intelligibles, Hunt de répondre :

« Oui… là… un rideau de vapeurs… m’a souvent dit le métis… comprenez-moi… Tous deux, Arthur Pym et lui, étaient dans le canot de Tsalal… Puis… un glaçon… un énorme glaçon est venu sur eux… Au choc, Dirk Peters est tombé à la mer… Mais il a pu s’accrocher au glaçon… monter dessus… et… comprenez-moi… il a vu le canot dériver avec le courant, loin… bien loin… trop loin !… En vain Pym chercha-t-il à rejoindre son compagnon… Il n’a pas pu… Le canot s’en allait… s’en allait !… Et Pym… le pauvre et cher Pym a été emporté… C’est lui qui n’est pas revenu… et il est là… toujours là !… »

En vérité, cet homme eût été Dirk Peters en personne qu’il n’aurait pas parlé avec plus d’émotion, plus de force, plus de cœur, du « pauvre et cher Pym » !

Cependant, le fait était acquis — et pourquoi en aurions-nous douté ? — c’était donc devant ce rideau de vapeurs qu’Arthur Pym et le métis avaient été séparés l’un de l’autre ?…

Il est vrai, si Arthur Pym avait continué à s’élever vers de plus hautes latitudes, comment son compagnon Dirk Peters avait-il pu revenir vers le nord… revenir au-delà de la banquise… revenir au-delà du cercle polaire… revenir en Amérique, où il aurait rapporté ces notes qui furent communiquées à Edgar Poe ?…

Ces diverses questions furent minutieusement posées à Hunt, et il répondit à toutes, conformément, – disait-il, — à ce que lui avait maintes fois raconté le métis.

D’après ce qu’il nous apprit, Dirk Peters avait dans sa poche le