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le sphinx des glaces

tant attention, je pus m’assurer, en effet, que Hunt refusait toutes les occasions d’être en contact avec notre maître-voilier. Ne croyait-il donc pas avoir droit à sa reconnaissance, bien que celui-ci lui dût la vie ?… Assurément, la conduite de cet homme était au moins bizarre.

Dans l’après-minuit du 8 au 9, le vent indiqua une certaine tendance à remonter vers l’est, ce qui devait rendre le temps plus maniable.

L’Halbrane, si cette circonstance se produisait, pourrait donc regagner ce qu’elle avait perdu par la dérive, et reprendre son itinéraire sur le quarante-troisième méridien.

Cependant, quoique la mer restât dure, la surface de voilure put être augmentée sans risques vers deux heures du matin. Aussi, sous la misaine-goélette et la brigantine à deux ris, la trinquette et le petit foc, l’Halbrane, bâbord amures, se rapprocha-t-elle de la route dont l’avait écartée cette longue tourmente.

En cette portion de la mer antarctique, les glaces dérivaient en plus grand nombre, et il y avait lieu de penser que la tempête, hâtant la débâcle, avait peut-être rompu vers l’est les barrières de la banquise.