artificiel leur fut révélé. Or, comme la paroi de la colline avait été précipitée dans le fond du ravin, le sort de mon frère et de vingt-huit de ses hommes ne pouvait plus être l’objet d’un doute dans son esprit. C’est pour ce motif qu’il fut conduit à penser que Dirk Peters et lui étaient les seuls hommes blancs restés sur l’île Tsalal… Il ne dit que cela… rien de plus !… Ce n’étaient que des suppositions… très admissibles, vous en conviendrez… de simples suppositions…
— Je le reconnais, capitaine.
— Mais nous avons, maintenant, grâce au carnet de Patterson, la certitude que mon frère et cinq de ses compagnons avaient échappé à cet écrasement préparé par les naturels…
— C’est l’évidence même, capitaine. Quant à ce que sont devenus les survivants de la Jane, s’ils ont été repris par les indigènes de Tsalal dont ils seraient encore les prisonniers, ou s’ils sont libres, les notes de Patterson n’en disent rien, ni des circonstances dans lesquelles lui-même a été entraîné loin d’eux…
— Cela… nous le saurons, monsieur Jeorling… Oui ! nous le saurons… L’essentiel, c’est que nous ayons assurance que mon frère et six de ses matelots étaient vivants, il y a moins de quatre mois, sur une partie quelconque de l’île Tsalal. Il ne s’agit plus à présent d’un roman signé Edgar Poe, mais d’un récit véridique signé Patterson…
— Capitaine, dis-je alors, voulez-vous que je sois des vôtres jusqu’à la fin de cette campagne de l’Halbrane à travers les mers antarctiques ?… »
Le capitaine Len Guy me regarda, — d’un regard pénétrant comme une lame effilée. Il ne parut point autrement surpris de la proposition que je venais de lui faire — qu’il attendait peut-être — et il ne prononça que ce seul mot :
« Volontiers ! »