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en direction vers les falklands

d’un courage à toute épreuve !… Patterson n’avait que des amis… Il était dévoué corps et âme à mon frère…

— Comme Jem West l’est pour vous, capitaine…

— Ah ! pourquoi faut-il que nous ayons retrouvé le malheureux Patterson mort sur ce glaçon… mort depuis plusieurs semaines déjà !…

— Sa présence vous eût été bien utile pour vos futures recherches, observai-je.

— Oui, monsieur Jeorling, dit le capitaine Len Guy. Glass sait-il où sont actuellement les naufragés de la Jane ?…

— Je le lui ai appris, capitaine, ainsi que tout ce que vous avez résolu de faire pour les sauver ! »

Je crus inutile d’ajouter que Glass avait été très surpris de ne pas avoir reçu la visite du capitaine Len Guy, que l’ex-caporal, confit dans sa prétentieuse vanité, attendait cette visite, et qu’il ne pensait pas que ce fût à lui, gouverneur de Tristan d’Acunha, de commencer.

D’ailleurs, changeant alors le cours de la conversation, le capitaine Len Guy me dit :

« Je voulais vous demander, monsieur Jeorling, si vous pensez que tout soit exact dans le journal d’Arthur Pym, qui a été publié par Edgar Poe…

— Il y a, je crois, nombre de réserves à faire, répondis-je, — étant donné la singularité du héros de ces aventures, — tout au moins sur l’étrangeté de certains phénomènes qu’il signale dans ces parages au-delà de l’île Tsalal. Et, précisément, en ce qui concerne William Guy et plusieurs de ses compagnons, vous voyez qu’Arthur Pym s’est à coup sûr trompé en affirmant qu’ils avaient péri dans l’éboulement de la colline de Klock-Klock…

— Oh ! il ne l’affirme pas, monsieur Jeorling ! répliqua le capitaine Len Guy. Il dit simplement que, lorsque Dirk Peters et lui eurent atteint l’ouverture à travers laquelle ils pouvaient apercevoir la campagne environnante, le secret du tremblement de terre