VII
Cet acte inqualifiable, qui pouvait en être l’auteur, en effet, si ce n’est celui-là seul qui avait intérêt à le commettre ? Cette première attaque serait-elle suivie d’autres actes plus graves ? N’était-ce, comme nous le pensions, que le commencement des représailles contre la famille Roderich ?
Le docteur Roderich fut informé de l’incident dès la première heure par son fils, qui vint aussitôt après à l’hôtel Temesvar.
On imagine aisément dans quel état d’irritation était le capitaine Haralan.
« C’est ce coquin qui a fait le coup ! s’écria-t-il. Comment s’y est-il pris, je l’ignore. Il ne s’en tiendra pas là, sans doute, mais je ne le laisserai pas faire !
— Gardez votre sang-froid, mon cher Haralan, dis-je, et ne commettez pas quelque imprudence qui pourrait compliquer la situation.
— Mon cher Vidal, si mon père m’avait prévenu avant que cet homme fût sorti de l’hôtel, ou si, depuis, on m’eût laissé agir, nous serions débarrassés de lui.
— Je persiste à penser, mon cher Haralan, qu’il vaut mieux que vous ne vous soyez pas mis en évidence.
— Et s’il continue ?
— Il sera temps de réclamer l’intervention de la police. Songez à votre mère, à votre sœur.
— Ne vont-elles pas apprendre ce qui s’est passé ?
— On ne le leur dira pas, pas plus à elles qu’à Marc. Après le mariage, nous verrons quelle attitude il conviendra d’adopter.
— Après ?… répondit le capitaine Haralan, et s’il est trop tard ? »