en même temps le plus aimable des hommes, et auquel il n’a manqué, pour se conduire en héros lors des guerres de Mathias Corvin…
— Que d’être né à cette époque ! répliquai-je en riant.
— Comme tu dis, reprit Marc sur le même ton. Bref, ici nous nous sommes vus tous les jours, et nos relations d’abord un peu vagues se sont peu à peu changées en une étroite amitié. Il a voulu me présenter à sa famille, et j’ai accepté d’autant plus volontiers que j’avais déjà rencontré Myra dans quelques réceptions, et…
— Et, continuai-je, la sœur n’étant pas moins charmante que le frère, tes visites se sont multipliées à l’hôtel du docteur Roderich…
— Oui, Henri, depuis trois mois, je n’ai pas laissé passer une soirée, sans m’y rendre. Après cela, lorsque je parle de ma chère Myra, peut-être crois-tu que j’exagère…
— Mais non, mon ami, mais non ! tu n’exagères pas. Je suis certain qu’il ne serait pas possible d’exagérer en parlant d’elle. Et même, si tu veux connaître mon avis sincère, je t’avouerai que je te trouve modéré.
— Ah ! cher Henri, que je l’aime !
— Cela se voit. D’autre part, je suis satisfait de penser que tu vas entrer dans la plus honorable des familles…
— Et la plus honorée, répondit Marc. Le docteur Roderich est un médecin très estimé, et ses confrères font de lui le plus grand cas. En même temps le meilleur des hommes et bien digne d’être le père…
— De sa fille, dis-je, comme Mme Roderich est non moins digne, sans doute, d’en être la mère.
— Elle ! l’excellente femme ! s’écria Marc. Adorée de tous les siens, pieuse, charitable, s’occupant de bonnes œuvres…
— Une perfection, quoi ! et qui sera une belle-mère comme il ne s’en trouve plus en France, n’est-ce pas, Marc ?