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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

invraisemblables et des plus extraordinaires phénomènes. Personne ne s’étonnerait si, au milieu de l’épouvante générale, la pierre du tombeau se soulevait et si le fantastique savant ressuscitait dans toute sa gloire.

« Selon l’opinion de quelques-uns, Otto Storitz ne serait même pas mort, et on aurait procédé à de fausses funérailles le jour de ses obsèques.

« Nous ne nous attarderons pas à discuter de pareilles sornettes. Mais, comme chacun sait, les superstitions n’ont que faire de la logique, et bien des années s’écouleront avant que le bon sens ait détruit ces ridicules légendes. »

Cette lecture ne laissa pas de me suggérer quelques réflexions pessimistes. Que Otto Storitz fût mort et enterré, rien de plus certain. Que son tombeau, dût se rouvrir le 25 mai, et qu’il dût apparaître comme un nouveau Lazare aux regards de la foule, cela ne valait pas la peine qu’on s’y arrêtât un instant. Mais, si le décès du père n’était pas contestable, il ne l’était pas davantage qu’il eût un fils vivant et bien vivant, ce Wilhelm Storitz repoussé par la famille Roderich. N’y avait-il lieu de craindre qu’il ne causât des ennuis à Marc, qu’il ne créât des difficultés à son mariage ?…

« Bon ! me dis-je à moi-même en rejetant la gazette, voici que je déraisonne. Wilhelm Storitz a demandé la main de Myra… on la lui a refusée… Et après ? On ne l’a plus revu, ce Storitz, et, puisque Marc ne m’a jamais dit un mot de cette affaire, je ne vois pas pourquoi j’y attacherais quelque importance. »

Je me fis apporter papier, plume, encre, et j’écrivis à mon frère pour lui annoncer que je quitterais Pest le lendemain et que j’arriverais dans l’après-midi du 11 mai, car je n’étais plus qu’à soixante-quinze lieues de Ragz, tout au plus. Je lui marquais que jusqu’ici mon voyage s’était effectué sans incidents ni retards, et que je ne voyais aucune raison à ce qu’il ne s’achevât pas de même. Je n’oubliais pas de présenter mes hom-