Page:Verne - Le Secret de Wilhelm Storitz, 1910.djvu/202

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XVI


Myra disparue !…

Lorsque ce cri retentit dans l’hôtel, il sembla qu’on n’en comprît pas d’abord la signification. Disparue ?… Cela n’avait pas de sens. C’était invraisemblable.

Une demi-heure plus tôt, Mme Roderich et Marc étaient encore dans la chambre où Myra reposait sur son lit, déjà revêtue de son costume de voyage, calme, la respiration régulière à faire croire qu’elle dormait. Un peu auparavant, elle avait pris quelque nourriture de la main de Marc, qui était ensuite descendu pour le dîner. Le repas achevé, le docteur et mon frère étaient remontés afin de la transporter dans la berline.

C’est alors que se produit le coup de théâtre. Ils ne la voient plus sur son lit. La chambre est vide !

« Myra ! » s’écrie Marc, en se précipitant vers la fenêtre, dont il saisit la poignée. Mais la fenêtre résiste. Elle est close. L’enlèvement, si enlèvement il y a, n’a pas été fait par cette voie.

Mme Roderich accourt, puis le capitaine Haralan, et des appels sont jetés à travers l’hôtel :

« Myra !… Myra !… »

Qu’elle ne réponde pas, cela se comprend, et ce n’est pas une réponse qu’on attend d’elle. Mais qu’elle ne soit, plus dans sa chambre, comment l’expliquer ? Est-il possible qu’elle ait quitté son lit, traversé la chambre de sa mère, descendu l’escalier, sans avoir été aperçue ?

Je m’occupais à disposer les menus bagages dans la berline, lorsque j’entendis tout à coup des cris. Je remontai au premier étage.