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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

taine de convives. Le soir, Dans les salons De l’hôtel, fête pour laquelle avaient été envoyées près de deux cents invitations.

Les carrosses furent occupés de la même manière que la veille : le premier par la mariée, le docteur, Mme Roderich et M. Neuman ; le second par Marc et les trois autres témoins. En revenant de la cathédrale, Marc et Myra Vidal, à jamais unis, prendraient place dans la même voiture. D’autres équipages étaient allés chercher les personnes qui devaient composer le cortège.

À neuf heures trois quarts, les voitures quittèrent l’hôtel Roderich et suivirent le quai Batthyani. Après avoir atteint la place Magyare, elles la traversèrent et remontèrent le beau quartier de Ragz, par la rue du Prince Miloch.

Le temps était superbe, le ciel égayé des rayons du soleil. Sous les galeries de la rue, les passants en grand nombre se dirigeaient vers la cathédrale. Tous les regards allaient à la première voiture, des regards de sympathie et d’admiration pour la jeune mariée, et je dois constater que mon cher Marc en eut aussi sa part. Les fenêtres laissaient apercevoir des visages souriants, et de partout il tombait des saluts auxquels on n’eût pas suffi à répondre.

« Ma foi, dis-je, j’emporterai de cette ville d’agréables souvenirs !

— Les Hongrois honorent en vous cette France qu’ils aiment, monsieur Vidal, me répondit le lieutenant Armgard, et ils sont heureux d’une union qui fait entrer un Français dans la famille Roderich. »

En approchant de la place, il fallut marcher au pas des attelages, tant la circulation devenait difficile.

Des tours de la cathédrale s’échappait la joyeuse volée des cloches que la brise de l’Est emportait toute vibrante, et, un peu avant dix heures, le carillon du beffroi mêla ses notes aiguës aux voix sonores de Saint-Michel.