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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

la porte ne se serait-elle pas ouverte devant eux. Auraient-ils donc, essayé d’entrer par la force ?… De quel droit ?… Or, ce droit, la police le possédait. C’est donc à elle, à elle seule, qu’il convenait de s’adresser.

D’accord sur ce point, il fut décidé que Marc retournerait à l’hôtel Roderich, tandis que le docteur, le capitaine Haralan et moi, nous irions à la Maison de Ville.

Il était dix heures et demie. Tout Ragz, ainsi que je l’ai dit, connaissait alors les incidents de la veille. En voyant le docteur et son fils se diriger vers la Maison de Ville, on devinait aisément les motifs qui les y conduisaient.

Lorsque nous fûmes arrivés, le docteur se fit annoncer auprès du directeur de la police, qui donna l’ordre de nous introduire immédiatement dans son cabinet.

M. Henrich Stepark était un homme de petite taille, à la physionomie énergique, au regard interrogateur, d’une finesse et d’une intelligence remarquables, d’un esprit très, pratique, d’un flair très sûr. En maintes occasions, il avait fait preuve d’une grande habileté. Tout ce qu’il serait possible de faire pour éclaircir cette obscure histoire de l’hôtel Roderich, on pouvait être assuré qu’il le ferait. Mais, était-il en son pouvoir d’intervenir utilement dans des circonstances si particulières qu’elles franchissaient les limites de la vraisemblance ?

Le chef de police était instruit comme tout le monde, des détails de cette affaire, sauf de ce qui n’était connu que du docteur, du capitaine Haralan et de moi.

« Je comptais sur votre visite, monsieur Roderich, dit-il en nous accueillant, et, si vous n’étiez pas venu à mon cabinet, c’est moi qui serais allé vous voir. J’ai su, cette nuit même, que d’étranges choses s’étaient passées dans votre hôtel, et à quel propos vos invités ont éprouvé une terreur assez naturelle en somme. J’ajoute que cette terreur a gagné la ville, et Ragz ne me parait pas être près de se calmer.