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KARL DRAGOCH.

submergée, ne se distinguait plus avec précision, tandis que, sur la berge droite, élevée artificiellement pour l’établissement de la voie ferrée, les trains couraient, les locomotives haletaient, mêlant leurs fumées à celles des dampsboots, dont les roues battaient l’eau à grand bruit.

À Offingen, devant lequel on passa dans l’après-midi, la voie ferrée obliqua vers le Sud, définitivement repoussée par le fleuve, et la rive droite fut transformée à son tour en un vaste marais, dont rien n’indiquait la fin, lorsqu’on s’arrêta, le soir, à Dillingen, pour la nuit.

Le lendemain, après une étape aussi rude que celle de la veille, le grappin fut jeté en un point désert, à quelques kilomètres au-dessus de Neubourg, et, de nouveau, l’aube du 15 août se leva quand la barge était déjà au milieu du courant.

C’est pour le soir de ce jour qu’Ilia Brusch avait annoncé son arrivée à Neustadt. Il eût été honteux de s’y présenter les mains vides. Les conditions atmosphériques étant favorables et l’étape devant être sensiblement plus courte que les précédentes, Ilia Brusch se résolut donc à pêcher.

Dès les premières heures du jour, il vérifia ses engins avec un soin minutieux. Son compagnon, assis à l’arrière de la barque, semblait d’ailleurs s’intéresser à ses préparatifs, ainsi qu’il sied à un véritable amateur. Tout en travaillant, Ilia Brusch ne dédaignait pas de causer.