Giurgievo. C’est là qu’il se trouvait, quand, au mois de mai de l’année suivante, le Tzar déclara officiellement la guerre au Sultan. Serge Ladko, est-il besoin de le dire, fut des premiers qui s’engagèrent dans les rangs de l’armée russe, à laquelle, grâce à sa connaissance du théâtre des opérations, il rendit d’importants services.
La guerre finie, la Bulgarie enfin libre, il revint avec Natcha dans la maison de Roustchouk et reprit son métier de pilote. Tous deux y vivent encore aujourd’hui, heureux et honorés.
Karl Dragoch est resté leur ami. Pendant longtemps, il n’a jamais manqué de descendre le Danube, au moins une fois l’an, pour venir à Roustchouk. Aujourd’hui, les voies ferrées, dont le réseau s’est progressivement développé, lui permettent d’abréger le voyage. Mais c’est toujours en suivant les méandres du fleuve que Serge Ladko, au hasard de ses pilotages, lui rend ses visites à Budapest.
Des trois garçons que Natcha lui a donnés et qui sont maintenant des hommes, le plus jeune, après un sévère apprentissage sous les ordres de Karl Dragoch, est en bonne voie pour atteindre les plus hauts grades dans l’administration judiciaire de Bulgarie.
Le cadet, digne héritier d’un lauréat de la Ligue Danubienne, s’est consacré au peuple des eaux. Toutefois, rejetant la ligne, il a perfectionné les méthodes de