tchouk. Quand Ladko y reviendrait, dans une quinzaine de jours, toutes les dispositions seraient prises pour qu’il fût appréhendé sur-le-champ, à moins qu’on ne réussît à mettre la main sur lui aux bouches mêmes du Danube.
Plus d’un point, toutefois, restaient encore obscurs. Karl Dragoch pensa qu’il serait peut-être possible d’élucider tout au moins l’un d’eux, en profitant de l’état d’ébriété de son interlocuteur.
— Pourquoi donc, demanda-t-il d’un ton indifférent après un instant de silence, ne voulais-tu pas tout à l’heure que je prononce le nom de Ladko ?
Tout à fait gris, décidément, Titcha eut un regard mouillé à l’adresse de son compagnon, auquel, dans une soudaine explosion de tendresse, il tendit la main.
— Je vais te le dire, balbutia-t-il, car tu es un ami, toi !
— Oui, affirma Dragoch en répondant à l’étreinte de l’ivrogne.
— Un frère.
— Oui.
— Un luron, un gars d’attaque.
— Oui.
Titcha chercha des yeux les bouteilles.
— Un coup de genièvre ? proposa-t-il.
— Il n’y en a plus, répondit Dragoch.
Estimant l’adversaire à point, et redoutant de le voir tomber ivre-mort, le détective s’était arrangé pour répandre sur le sol une bonne partie des flacons. Mais cela ne