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LA MAISON VIDE.

— Il n’y est plus.

— Plus ?… Il y est donc venu ?

— Il y a quatre jours.

— Et maintenant ?

— Il continue à descendre jusqu’à la mer avec le chaland.

— Quand doit-il revenir ?

— Dans une quinzaine.

— Quinze jours de retard ! Voilà bien ma chance ! s’écria Dragoch.

— Ça te démange donc bien d’entrer dans la compagnie ? demanda Titcha avec un gros rire.

— Dame ! fit Dragoch. Je suis paysan, moi, et au coup de Gran j’ai touché en une nuit plus que je ne gagne en un an à travailler la terre.

— Ça t’a mis en goût, conclut Titcha en riant aux éclats.

Dragoch parut s’apercevoir que le verre de son vis-à-vis était vide, et s’empressa de le remplir.

— Mais tu ne bois pas, camarade, s’écria-t-il. À ta santé !

À ta santé ! répéta Titcha, qui lampa son verre d’un trait.

Abondante était la moisson de renseignements recueillie par le policier. Il savait de combien d’affiliés se composait la bande du Danube : huit, au dire de Titcha ; le nom de trois d’entre eux et même de quatre, en y comprenant le chef ; sa destination : la mer, où sans doute un navire serait chargé du butin ; la base de ses opérations : Rous-.