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LE PILOTE DU DANUBE.

— Pas possible !

— Mais certain.

— Je n’y comprends rien, murmura Titcha, qui cherchait de bonne foi dans ses souvenirs. Nous n’étions que nous huit, cependant…

— Pardon, interrompit Dragoch, nous étions neuf, puisque j’y étais.

— Vous avez mis la main à la pâte ? insista Titcha mal convaincu.

— Oui, à la villa, et à la clairière pareillement. C’est même moi qui ai emmené la charrette.

— Avec Vogel ?

— Avec Vogel.

Titcha réfléchit un instant.

— Ça ne se peut pas, protesta-t-il. C’est Kaiserlick qui était avec Vogel.

— Non, c’est moi, répliqua Dragoch sans se troubler. Kaiserlick était resté avec vous autres.

— Vous en êtes sûr ?

— Absolument, affirma Dragoch.

Titcha paraissait ébranlé. Le bandit ne brillait pas précisément par l’intelligence. Sans s’apercevoir qu’il venait lui-même de révéler l’existence de Vogel et de Kaiserlick au prétendu Max Raynold, il considérait comme une preuve que ce dernier connût leurs noms.

— Un verre de genièvre ? proposa Dragoch.

— Ça n’est pas de refus, dit Titcha.

Puis, le verre vidé d’un trait :