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LE PILOTE DU DANUBE.

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devant la fenêtre et, pour la retenir, un organe quelconque existait nécessairement. En la frôlant, sa main ne tarda pas, en effet, à rencontrer un obstacle, qu’après un peu d’hésitation il reconnut être une patte scellée dans la maçonnerie.

Quelque faible que fût la prise offerte par cette patte, force lui était de s’en contenter. S’y accrochant du bout de ses doigts crispés, il attira lentement l’un des doubles de la corde, qui vint peu à peu retomber sur ses épaules. Désormais, les ponts étaient coupés derrière lui. L’eût-il voulu, il ne pouvait plus regagner sa cellule. Il fallait, de toute nécessité, persévérer jusqu’au bout dans son entreprise.

Serge Ladko se risqua à tourner à demi la tête vers la chaîne du paratonnerre dont il avait escompté le secours. Quel ne fut pas son effroi, en constatant que près de deux mètres séparaient cette chaîne de la hotte dont il lui était, sous peine de mort, interdit de s’éloigner !

Cependant, il lui fallait prendre un parti. Debout sur cette étroite saillie, le dos appliqué contre la muraille, retenu au-dessus du vide par un misérable morceau de fer que l’extrémité de ses doigts avait peine à saisir, il ne pouvait s’éterniser dans cette situation. Dans quelques minutes, ses doigts lassés relâcheraient leur étreinte, et ce serait alors la chute inévitable. Mieux valait ne périr qu’après un dernier effort vers le salut.