Page:Verne - Le Pilote du Danube, Hetzel, 1920.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.

21
AUX SOURCES DU DANUBE.

affaire à une bande bien organisée, et sans doute fort nombreuse, à en juger par ses exploits.

Circonstance singulière, cette bande n’opérait que dans le voisinage immédiat du Danube. Au delà de deux kilomètres de part et d’autre du fleuve, jamais un seul crime n’avait pu lui être légitimement attribué. Toutefois, le théâtre de ses opérations ne paraissait ainsi limité que dans le sens de la largeur, et les rives autrichiennes, hongroises, serbes ou roumaines étaient pareillement mises à sac par ces bandits, qu’on ne parvenait nulle part à prendre sur le fait.

Leur coup accompli, ils disparaissaient jusqu’au prochain crime, commis parfois à des centaines de kilomètres du précédent. Dans l’intervalle, on ne trouvait d’eux aucune trace. Ils semblaient s’être volatilisés, ainsi que les objets matériels, parfois très encombrants, qui représentaient leur butin.

Les gouvernements intéressés avaient fini par s’émouvoir de ces échecs successifs, vraisemblablement imputables au défaut de cohésion des forces répressives. Une conversation diplomatique s’était engagée à ce sujet, et, ainsi que la presse en donnait la nouvelle ce matin même du 8 août, les négociations venaient d’aboutir à la création d’une police internationale répartie sur tout le cours du Danube sous l’autorité d’un chef unique. La désignation de ce chef avait été particulièrement laborieuse, mais finalement on s’était mis d’accord sur le nom