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AU POUVOIR D’UN ENNEMI.

des plus faciles, dans la situation où il se trouvait. Mais la nécessité rend industrieux, et, après plusieurs essais infructueux, il réussit à se passer du secours de ses mains.

Sa faim satisfaite, les heures coulèrent lentes et monotones. Dans le silence, un murmure, un frissonnement, semblable à celui des feuilles agitées par une brise légère, venait frapper son oreille. Le bateau qui le portait était évidemment en marche et fendait, comme un coin, l’eau du fleuve.

Combien d’heures s’étaient-elles succédé, quand une trappe fut soulevée au-dessus de lui ? Suspendue au bout d’une ficelle, une ration semblable à celle qu’il avait découverte à son premier réveil, oscilla dans l’ouverture qu’éclairait une lumière incertaine et vint se poser à sa portée.

Des heures coulèrent encore, puis la trappe s’ouvrit de nouveau. Un homme descendit, s’approcha du corps inerte, et Serge Ladko, pour la seconde fois, sentit qu’on lui recouvrait la bouche d’un large bâillon. C’est donc qu’on avait peur de ses cris et qu’il passait à proximité d’un secours ? Sans doute, car, l’homme à peine remonté, le prisonnier entendit que l’on marchait sur le plafond de son cachot. Il voulut appeler… aucun son ne sortit de ses lèvres… Le bruit de pas cessa.

Le secours devait être déjà loin, quand, peu d’instants plus tard, on revint, sans plus d’explications, supprimer son bâillon. Si on lui permettait d’appeler, c’est que