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LE PILOTE DU DANUBE.

n’était pas encore deux heures de l’après-midi lorsque la barge arriva à Gran. Cinq cents mètres avant les premières maisons, le pêcheur prit terre sur la rive gauche, afin d’éviter, dit-il, d’être retardé par la curiosité populaire, et pria M. Jaeger de bien vouloir conduire seul la barge sur la rive droite, où il s’arrêterait au cœur de la ville, ce à quoi le passager consentit avec obligeance.

Son travail terminé, celui-ci se transforma en détective. La barge amarrée, il sauta sur le quai, en quête de l’un de ses hommes.

Il n’avait pas fait vingt pas qu’il se heurtait à Friedrick Ulhmann. Un dialogue rapide s’engagea entre les deux policiers.

« Tout va bien ?

— Tout.

— Il faut resserrer le cercle, Ulhmann. Tes postes de deux hommes à un kilomètre l’un de l’autre désormais.

— Ça chauffe, alors ?

— Oui.

— Tant mieux.

— Demain, tâche de ne pas me perdre des yeux. J’ai idée que nous brûlons.

— Compris.

— Et qu’on ne s’endorme pas ! Du nerf ! Qu’on se grouille !

— Comptez sur moi.

— Si tu apprends quelque chose, un signe de la berge, n’est-ce pas ?

— Entendu. »