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LE PILOTE DU DANUBE.

— Ravi, Messieurs, d’être en pays de connaissance, s’écria Ilia Brusch.

Les demandes et les réponses se croisèrent. La conversation devint générale.

— Vous avez fait bon voyage, monsieur Brusch ?

— Excellent.

— Voyage rapide, en tous cas. On ne vous attendait pas si tôt.

— Il y a pourtant quinze jours que je suis en route.

— Oui, mais il y a loin de Donaueschingen à Vienne !

— Neuf cents kilomètres, à peu près, ce qui fait une soixantaine de kilomètres par jour en moyenne.

— Le courant les fait à peine en vingt-quatre heures.

— Ça dépend des endroits.

— C’est vrai. Et votre poisson ? Le vendez-vous facilement ?

— À merveille.

— Alors, vous êtes content ?

— Très content.

— Aujourd’hui, votre pêche est fort belle. Il y a surtout un brochet superbe.

— Il n’est pas mal, en effet.

— Combien le brochet ?

— Ce qu’il vous plaira de le payer. Je vais, si vous le voulez bien, mettre mon poisson aux enchères, en gardant le brochet pour la fin.

— Pour la bonne bouche, traduisit un plaisant.