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CHASSEURS ET GIBIERS.

sorte d’étalage, en donnant au brochet la place d’honneur.

Cette réclame à l’américaine eut un résultat immédiat. Quelques badauds s’arrêtèrent en face de la barge et la contemplèrent d’un air désœuvré. Ces premiers badauds en attirant d’autres, le rassemblement prit en quelques instants des proportions telles que les véritables curieux ne purent faire autrement que de le remarquer. Ils accoururent, et, en voyant tous ces gens se hâter dans la même direction, d’autres se mirent à courir à leur exemple sans savoir pourquoi. En moins d’un quart d’heure, cinq cents personnes étaient groupées en face de la barge. Ilia Brusch n’avait jamais rêvé pareil succès.

Entre ce public et le pêcheur, le dialogue ne tarda pas à s’engager.

« Monsieur Brusch ? demanda un des assistants.

— Présent, répondit l’interpellé.

— Permettez-moi de me présenter. M. Claudius Roth, un de vos collègues de la Ligue Danubienne.

— Enchanté, monsieur Roth !

— Plusieurs autres de nos collègues sont ici, d’ailleurs. Voici M. Hanisch, M. Tietze, M. Hugo Zwiedinek, sans compter ceux que je ne connais pas.

— Moi, par exemple, Mathias Kasselick, de Budapest, dit un spectateur.

— Et moi, ajouta un autre, Wilhelm Bickel, de Vienne.