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le cercle polaire.

rencontrent sous toutes les latitudes, et les ours blancs, j’imagine, n’accueillent pas mieux les voyageurs que les tigres du Tibet ou les lions de l’Afrique. Donc, au-delà des Cercles polaires, mêmes dangers, mêmes obstacles qu’entre les deux tropiques. Il y a là des régions qui se défendront longtemps contre les tentatives des explorateurs.

— Sans doute, madame, répondit Jasper Hobson, mais j’ai lieu de penser que les contrées hyperboréennes résisteront plus longtemps. Dans les régions tropicales, ce sont principalement les indigènes dont la présence forme le plus insurmontable obstacle, et je sais combien de voyageurs ont été victimes de ces barbares africains, qu’une guerre civilisatrice réduira nécessairement un jour ! Dans les contrées arctiques ou antarctiques, au contraire, ce ne sont point les habitants qui arrêtent l’explorateur, c’est la nature elle-même, c’est l’infranchissable banquise, c’est le froid, le cruel froid qui paralyse les forces humaines !

— Vous croyez donc, monsieur Hobson, que la zone torride aura été fouillée jusque dans ses territoires les plus secrets en Afrique et en Australie avant que la zone glaciale ait été parcourue tout entière ?

— Oui, madame, répondit le lieutenant, et cette opinion me semble basée sur les faits. Les plus audacieux découvreurs des régions arctiques, Parry, Penny, Franklin, Mac Clure, Kane, Morton, ne se sont pas élevés au-dessus du quatre vingt-troisième parallèle, restant ainsi à plus de sept degrés du pôle. Au contraire, l’Australie a été plusieurs fois explorée du sud au nord par l’intrépide Stuart, et l’Afrique même, — si redoutable à qui l’affronte, — fut totalement traversée par le docteur Livingstone depuis la baie de Loanga jusqu’aux embouchures du Zambèze. On a donc le droit de penser que les contrées équatoriales sont plus près d’être reconnues géographiquement que les territoires polaires.

— Croyez-vous, monsieur Hobson, demanda Mrs. Paulina Barnett, que l’homme puisse jamais atteindre le pôle même ?

— Sans aucun doute, madame, répondit Jasper Hobson, l’homme, — ou la femme, ajouta-t-il en souriant. Cependant, il me semble que les moyens employés jusqu’ici par les navigateurs afin de s’élever jusqu’à ce point, auquel se croisent tous les méridiens du globe, doivent être absolument modifiés. On parle de la mer libre que quelques observateurs auraient entrevue. Mais cette mer, dégagée de glaces, si elle existe toutefois, est difficile à atteindre, et nul ne peut assurer, avec preuves à l’appui, qu’elle s’étende jusqu’au pôle. Je pense, d’ailleurs, que la mer libre créerait plutôt une difficulté qu’une facilité aux explorateurs. Pour moi, j’aimerais mieux avoir à compter, pendant toute la durée du voyage, sur un