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après avoir abandonné la berline, dont nous n’aurions pu faire usage, même si d’autres chevaux eussent remplacé ceux que nous avions perdus.

J’avais fait un ballot de provisions et d’effets de voyage que je portais sur l’épaule au bout d’un bâton. Nous descendions l’étroit défilé qui, si M. de Lauranay ne se trompait pas, devait aboutir à la plaine. Je marchais en avant. Ma sœur, Mlle Marthe, son grand-père, me suivaient de leur mieux. Je n’estime pas à moins de trois lieues la distance que nous parcourûmes dans cette journée. Le soir venu, lorsque nous fîmes halte, le soleil couchant éclairait les vastes plaines qui s’étendent, vers l’ouest, au pied des montagnes de la Thuringe.


XVI

La situation était grave ! Et combien elle s’aggraverait encore, si nous ne trouvions à remplacer l’attelage perdu, la berline abandonnée dans les défilés des Thüringier-Walks !

Avant tout, il s’agissait de trouver un refuge pour la nuit. On réfléchirait ensuite.

J’étais fort embarrassé. Pas une cabane aux environs. Je ne savais que faire, quand, en remontant sur la droite, j’aperçus une sorte de hutte, élevée à la limite de la forêt qui s’étageait sur la dernière croupe de la chaîne.

Cette hutte était ouverte au vent sur deux de ses côtés et sa face antérieure. Les ais vermoulus laissaient passer la pluie et la bise. Cependant, les bardeaux du toit avaient résisté, et, s’il venait à pleuvoir, on serait du moins à l’abri.

L’orage de la veille avait si bien nettoyé le ciel que nous n’avions