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Déjà les approches d’une grande cité se faisaient sentir. La campagne montrait plus d’animation. Le ciel se noircissait des fumées de quelques usines. Le nombre des bateaux s’accroissait, surtout celui des dampfschiffs faisant le service aux environs de Vienne. Au loin se pressaient les villages, pointant vers le ciel le clocher de leurs églises. Des maisons de campagne, des villas, s’étageaient sur les molles collines en arrière des berges.

Ce jour-là, dans l’après-midi, la barge atteignit la base du Kahlenberg, dont le sommet, sur la droite, était visible depuis le matin. Il dépasse l’altitude de mille pieds, et, de son sommet, la vue s’étend non seulement sur la capitale, mais jusqu’aux monts de la Hongrie et aux Alpes Styriennes.

Enfin, vers neuf heures du soir, après être descendus en aval de Nussdorf, où s’arrêtent les bateaux à vapeur — en cet endroit, le bras du fleuve qui se rapproche le plus près de la ville, ne peut leur donner passage faute d’eau —, c’est là que la barge vint relâcher près d’un petit appontement dans une étroite crique de la rive.

Il y avait vingt-deux jours qu’Ilia Krusch avait jeté sa ligne aux sources du grand fleuve, et il venait de le descendre sur un parcours d’environ sept cents kilomètres.


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