puisque les mouvements dont il est parlé plus haut lui sont interdits, et s’il s’enfonce, comme le liquide n’a pas pénétré aussi abondamment dans ses poumons, puisqu’il n’a pas cherché à respirer, il est plus apte à reparaître promptement.
Manoel avait donc raison d’établir une distinction entre le cas d’un homme encore vivant et le cas d’un homme déjà mort qui tombe à l’eau. Dans le premier cas, le retour à la surface est nécessairement plus long que dans le second.
Quant à la réapparition d’un corps, après une immersion plus ou moins prolongée, elle est uniquement déterminée par la décomposition qui engendre des gaz, lesquels amènent la distension de ses tissus cellulaires ; son volume s’augmente sans que son poids s’accroisse, et, moins pesant alors que l’eau qu’il déplace, il remonte et se retrouve dans les conditions voulues de flottabilité.
« Ainsi, reprit Manoel, bien que les circonstances soient favorables, puisque Torrès ne vivait plus lorsqu’il est tombé dans le fleuve, à moins que la décomposition ne soit modifiée par des circonstances que l’on ne peut prévoir, il ne peut reparaître avant trois jours.
— Nous n’avons pas trois jours à nous ! répondit Benito, Nous ne pouvons attendre, tu le sais ! Il