« Bien ! répondit Araujo. Je connais les remous et les courants au confluent du rio Negro et de l’Amazone, et nous pouvons réussir à retrouver le corps de Torrès. Prenons les deux pirogues, les deux ubas, une douzaine de nos Indiens, et embarquons. »
Le padre Passanha sortait alors de la chambre de Yaquita. Benito alla à lui et il lui apprit, en quelques mots, ce qu’ils allaient tenter pour rentrer en possession du document.
« N’en dites rien encore ni à ma mère ni à ma sœur ! ajouta-t-il. Ce dernier espoir, s’il était déçu, les tuerait !
— Va, mon enfant, va, répondit le padre Passanha, et que Dieu vous assiste dans vos recherches ! »
Cinq minutes après, les quatre embarcations débordaient la jangada ; puis, après avoir descendu le rio Negro, elles arrivaient près de la berge de l’Amazone, sur la place même où Torrès, mortellement frappé, avait disparu dans les eaux du fleuve.