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PREUVES MATÉRIELLES.

« Le rapport, adressé au ministère de la justice, va partir pour Rio-de-Janeiro, dit le magistrat. Plusieurs jours s’écouleront avant que nous recevions l’ordre de faire exécuter le jugement qui vous condamne. Si donc, comme vous le dites, ce Torrès possède la preuve de votre innocence, faites par vous-même, par les vôtres, faites tout au monde pour qu’il la produise en temps utile ! L’ordre arrivé, aucun sursis ne serait possible, et la justice suivrait son cours ! »

Joam Dacosta s’inclina.

« Me sera-t-il permis de voir maintenant ma femme, mes enfants ? demanda-t-il.

— Dès aujourd’hui, si vous le voulez, répondit le juge Jarriquez. Vous n’êtes plus au secret, et ils seront introduits près de vous dès qu’ils se présenteront. »

Le magistrat donna alors un coup de sonnette. Des gardes entrèrent dans le cabinet et emmenèrent Joam Dacosta.

Le juge Jarriquez le regarda partir, en secouant la tête.

« Eh ! eh ! cela est véritablement plus étrange que je ne l’aurais pensé ! » murmura-t-il.