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LA JANGADA

— Parce que j’avais été condamné à la peine capitale, en 1826, dans l’affaire des diamants de Tijuco.

— Vous avouez donc que vous êtes Joam Dacosta ?…

— Je suis Joam Dacosta. »

Tout cela était répondu avec un grand calme, le plus simplement du monde. Aussi les petits yeux du juge Jarriquez, se dérobant sous leur paupière, semblaient-ils dire : « Voilà une affaire qui ira toute seule ! »

Seulement, le moment arrivait où allait être posée l’invariable question qui amenait l’invariable réponse des accusés de toute catégorie, protestant de leur innocence.

Les doigts du juge Jarriquez commencèrent à battre un léger trille sur la table.

« Joam Dacosta, demanda-t-il, que faites-vous à Iquitos ?

— Je suis fazender, et je m’occupe de diriger un établissement agricole qui est considérable.

— Il est en voie de prospérité ?

— De très grande prospérité.

— Et depuis quand avez-vous quitté votre fazenda ?

— Depuis neuf semaines environ.

— Pourquoi ?