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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

ment de leur pays, il est impossible de les trouver ridicules, même dans leurs exagérations. La fibre patriotique, lorsqu’on les met sur ces sujets, vibre facilement chez eux, trop facilement peut-être, mais qui pourrait les en blâmer ?

Que leurs ministres se trompent, qu’ils commettent erreur sur erreur, jamais un Anglais n’en conviendra devant un étranger. Voyez leur presse, lisez leurs grands journaux, même ceux qui sont le plus hostiles au gouvernement, vous n’y trouverez pas d’articles grossiers, de factums injurieux, d’épithètes malsonnantes et malséantes. Le ton reste toujours courtois, et, s’il cessait de l’être, le journal perdrait promptement ses abonnés. Une longue et tranquille pratique de la liberté de la presse les a conduits à n’en jamais abuser.


XVI


Dès le lendemain de notre arrivée à Copenhague, nous avions été faire visite au ministre de France et au chancelier de la légation. Ils nous avaient reçus d’une façon fort aimable, et, sur notre invitation, avaient promis de venir à bord du Saint-Michel.