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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

teau de Kronborg, qui est le grand attrait de cette excursion.

La chapelle est fort curieuse et mérite qu’on s’y arrête. De l’intérieur du château, il n’y a pas grand’chose à dire. Les nombreuses pièces qu’il renferme sont ornées de tableaux sans grande valeur. Mais la vue qu’on a des fenêtres, et surtout de la plate-forme de la tour carrée qui domine la forteresse est vraiment superbe.

Le Sund était alors sillonné en tous sens par des navires de toutes dimensions, galiotes, goélettes, trois-mât, bricks, steamers, les uns remontant, les autres descendant le détroit. J’estime à plus de cinq cents le nombre des bâtiments anglais, suédois, danois, norvégiens, qui se montraient à la fois sur ces eaux paisibles.

Ni la baie de Naples, ni l’entrée du Bosphore, ni le détroit de Messine, vu de Taormine, ne sont supérieurs en beauté à cette entrée du Sund. En face se profile la côte suédoise, avec quelques montagnes au fond, et la ville pittoresque d’Helsingborg au premier plan. Au nord, le Kattégat, aux eaux bleu d’azur, aux rivages capricieusement découpés, s’élargit brusquement par une baie profonde, qui s’arrondit vers l’ouest. Dans les autres directions, l’œil se repose sur la campagne si verte de ce beau