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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

squares immenses où les eaux vives abondent. Le jardin de Tivoli, tracé précisément sur l’emplacement des anciennes fortifications, est un établissement sans rival au monde. C’est le rendez-vous de tous ceux qui veulent passer une agréable soirée, et son très artiste directeur, M. Bernard Oison, a justement mérité le succès qui a couronné ses efforts.

Rien de plus charmant, en effet, qu’une soirée à Tivoli, surtout les jours de grande kermesse. Le jardin est alors illuminé d’une façon ravissante ; la lumière, variée par des verres de couleur, ruisselle sous les grands arbres ; des barques, ornées de lanternes vénitiennes, circulent sur le petit lac intérieur ; pas un café, pas un théâtre, qui ne mette sa note dans cette fête des yeux ; le palais Turc semble avoir été transporté des rives du Bosphore en ce lieu enchanté, et un labyrinthe, établi sur les dessins de l’architecte français, Le Nôtre, mais considérablement agrandi par des perspectives lumineuses, vous retient prisonnier malgré vous, si vous ne possédez pas le fil d’Ariane.

Deux excellents orchestres font entendre tour à tour de la musique sérieuse et de la musique légère. Des théâtres avec ballets bien montés, des acrobates plus ou moins étonnants, offrent un spectacle varié