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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

Michel était mouillé dans la Meuse, devant le beau parc qui termine de ce côté la verte ceinture dont cette jolie ville est entourée. Nous avions mis à profit les loisirs que nous laissait le vent de nord-ouest pour visiter la Haye, Amsterdam et leurs merveilleux musées, et nous étions encore éblouis de leurs splendeurs. En effet, il faut aller en Hollande pour connaître Rembrandt. Qui n’a pas vu la Ronde de nuit et la Leçon d’anatomie ne peut apprécier complètement le génie de ce grand peintre. De même pour la célèbre toile de Paul Potter, qui représente un taureau debout et une vache couchée.

L’impression qu’on ressent en présence de ces œuvres magistrales est d’autant plus surprenante, qu’elle se produit dans un milieu où se comptent en grand nombre des Rubens, des Van der Helst, des Van Dyck, des Murillo, des Hobbema, des Ruysdaël, des Teniers, des Breughel de Velours, etc., dont la réunion fait de ces musées un incomparable ensemble de chefs-d’œuvre. Malheureusement les locaux laissent beaucoup à désirer et sont peu dignes des hôtes qu’ils abritent. Comment des villes aussi riches et aussi artistes qu’Amsterdam et la Haye ne font-elles pas construire des musées plus en rapport avec leur goût pour les arts ?

Quant à ce que nous avons vu de la Hollande,