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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

mettraient au besoin d’affronter le mauvais temps et de se tirer d’affaire s’il se trouvait mal pris. Au dire de Thomas Pearkop, il offrirait même, dans un coup de vent, et s’il lui fallait tenir la cape, plus de sécurité qu’un navire d’un tonnage plus considérable. Mais l’opinion du « gentleman » doit être accueillie avec réserve ; car, pour lui, un yacht « si petit » qui lui rapportait « si gros » en « si peu » de temps, devait naturellement approcher de la perfection. Bornons-nous donc à prendre note de sa bonne opinion ; mais fasse le ciel que nous ne soyons jamais obligé de la justifier par l’expérience !

Le Saint-Michel est un navire en fer, gréé en goélette, à cinq cloisons étanches, d’un type demi-fin, auquel sa machine de vingt-cinq chevaux de trois cents kilogrammètres, — soit plus de cent chevaux effectifs, — peut imprimer une vitesse de neuf nœuds à neuf nœuds et demi à l’heure. Cette vitesse, il est possible de la porter à dix nœuds et demi par l’adjonction de la voilure, qui est très importante et permet de transformer, au besoin, le yacht en bâtiment à voile, en débrayant l’hélice. Dans ces conditions, le Saint-Michel atteint encore, par bonne brise, une vitesse de sept à huit nœuds, et, s’il lui arrivait des avaries dans sa machine, il ferait encore très bonne figure comme voilier.