enfin, la petite chapelle, dont la modeste cloche répondait alors aux éclatantes sonneries des églises de Bélem.
Mais, auparavant, une cérémonie allait s’accomplir sur la jangada même : le mariage de Manoel et de Minha, le mariage de Lina et de Fragoso. Au padre Passanha appartenait de célébrer cette double union qui promettait d’être si heureuse. Ce serait dans la petite chapelle que les époux recevraient de ses mains la bénédiction nuptiale.
Si, trop étroite, elle ne pouvait contenir que les seuls membres de la famille Dacosta, l’immense jangada n’était-elle pas là pour recevoir tous ceux qui voulaient assister à cette cérémonie, et si elle-même ne suffisait pas encore, tant l’affluence devait être grande, le fleuve n’offrait-il pas les gradins de son immense berge à cette foule sympathique, désireuse de fêter celui qu’une éclatante réparation venait de faire le héros du jour ?
Ce fut le lendemain, 16 octobre, que les deux mariages furent célébrés en grande pompe.
Dès les dix heures du matin, par une journée magnifique, la jangada recevait la foule des assistants. Sur la rive, on pouvait voir presque toute la population de Bélem qui se pressait dans ses habits de fête. À la surface du fleuve, les embarcations, char-