tel désaccord de points de vue ! Mais, enfin, le temps s’écoulait gaiement, et Benito, ni patient, ni impatient, lui, avait recouvré toute sa bonne humeur d’autrefois.
Bientôt la jangada se glissa entre d’interminables plantations de cacaotiers d’un vert sombre, sur lequel tranchait le jaune des chaumes ou le rouge des tuiles, qui coiffaient les huttes des exploitants des deux rives, depuis Obidos jusqu’à la bourgade de Monte-Alegre.
Puis s’ouvrit l’embouchure du rio Trombetas, baignant de ses eaux noires les maisons d’Obidos, une vraie petite ville et même une « citade », avec de larges rues bordées de jolies habitations, important entrepôt du produit des cacaotiers, qui ne se trouve plus qu’à cent quatre-vingts grands milles de Bélem.
On vit alors le confluent de Tapajoz, aux eaux d’un vert gris, descendues du sud-ouest ; puis Santarem, riche bourgade, où l’on ne compte pas moins de cinq mille habitants, Indiens pour la plupart, et dont les premières maisons reposaient sur de vastes grèves de sable blanc.
Depuis son départ de Manao, la jangada ne s’arrêtait plus en descendant le cours moins encombré de l’Amazone. Elle dérivait jour et nuit sous l’œil vigilant de son adroit pilote. Plus de haltes, ni pour