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DISPOSITIONS PRISES.

temps nécessaire pour que la preuve matérielle de son innocence fût enfin produite.

« Oui ! mère, oui ! ajouta-t-il, avant demain, sans doute, nous n’aurons plus rien à craindre pour notre père !

— Dieu t’entende ! mon fils, » répondit Yaquita, dont les yeux étaient si interrogateurs, que Benito put à peine en soutenir le regard.

De son côté, et comme par un commun accord, Manoel avait tenté de rassurer Minha, en lui répétant que le juge Jarriquez, convaincu de la non-culpabilité de Joam Dacosta, tenterait de le sauver par tous les moyens en son pouvoir.

« Je veux vous croire, Manoel ! » avait répondu la jeune fille, qui ne put retenir ses pleurs.

Et Manoel avait brusquement quitté Minha. Des larmes allaient aussi remplir ses yeux et protester contre ces paroles d’espérance qu’il venait de faire entendre !

D’ailleurs, le moment était venu d’aller faire au prisonnier sa visite quotidienne, et Yaquita, accompagnée de sa fille, se dirigea rapidement vers Manao.

Pendant une heure, les deux jeunes gens s’entretinrent avec le pilote Araujo. Ils lui firent connaître dans tous ses détails le plan qu’ils avaient arrêté, et ils le consultèrent aussi bien au sujet de l’évasion