ficile, pleine de périls. Ce serait long en tout cas, soit que le fugitif se jetât à travers la campagne, soit qu’il remontât ou descendît le cours de l’Amazone. Ni cheval, ni pirogue ne pouvaient le mettre assez rapidement hors d’atteinte. La fazenda, d’ailleurs, ne lui offrirait plus une retraite sûre. En y rentrant, il ne serait pas le fazender Joam Garral, il serait le condamné Joam Dacosta, toujours sous une menace d’extradition, et il ne devait plus songer à y reprendre sa vie d’autrefois.
S’enfuir par le rio Negro jusque dans le nord de la province, ou même en dehors des possessions brésiliennes, ce plan exigeait plus de temps que celui dont pouvait disposer Joam Dacosta, et son premier soin devait être de se soustraire à des poursuites immédiates.
Redescendre l’Amazone, mais les postes, les villages, les villes abondaient sur les deux rives du fleuve. Le signalement du condamné serait envoyé à tous les chefs de police. Il courrait donc le risque d’être arrêté, bien avant d’avoir atteint le littoral de l’Atlantique. L’eût-il atteint, où et comment se cacher, en attendant une occasion de s’embarquer pour mettre toute une mer entre la justice et lui ?
Ces divers projets examinés, Benito et Manoel reconnurent que ni les uns ni les autres n’étaient