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DISPOSITIONS PRISES.

Benito et Manoel, dès l’aube, quittèrent donc la jangada et se dirigèrent vers Manao. Ils arrivèrent rapidement à la ville et s’enfoncèrent dans les étroites rues, encore désertes à cette heure. En quelques minutes, tous deux se trouvaient devant la prison, et ils parcouraient en tous sens ces terrains vagues, sur lesquels se dressait l’ancien couvent qui servait de maison d’arrêt.

C’était la disposition des lieux qu’il convenait d’étudier avec le plus grand soin.

Dans un angle du bâtiment s’ouvrait, à vingt-cinq pieds au-dessus du sol, la fenêtre de la cellule dans laquelle Joam Dacosta était enfermé. Cette fenêtre était défendue par une grille de fer en assez mauvais état, qu’il serait facile de desceller ou de scier, si l’on pouvait s’élever à sa hauteur. Les pierres du mur mal jointes, effritées en maints endroits, offraient de nombreuses saillies qui devaient assurer au pied un appui solide, s’il était possible de se hisser au moyen d’une corde. Or. cette corde, en la lançant adroitement, peut-être parviendrait-on à la tourner à l’un des barreaux de la grille, dégagé de son alvéole, qui formait crochet à l’extérieur. Cela fait, un ou deux barreaux étant enlevés de manière à pouvoir livrer passage à un homme, Benito et Manoel n’auraient plus qu’à s’introduire dans la