le 29 août, au soir, rien n’était encore arrivé et rien ne devait arriver sans doute !
En vérité, de tous ceux qui se livraient à l’étude de ce casse-tête, le juge Jarriquez était un des plus à plaindre. Par suite d’une association d’idées toute naturelle, lui aussi partageait maintenant l’opinion générale que le document se rapportait à l’affaire de Tijuco, qu’il avait été écrit de la main même du coupable et qu’il déchargeait Joam Dacosta. Aussi ne mettait-il que plus d’ardeur à en chercher la clef. Ce n’était plus uniquement l’art pour l’art qui le guidait, c’était un sentiment de justice, de pitié envers un homme frappé d’une injuste condamnation. S’il est vrai qu’il se fait une dépense d’un certain phosphore organique dans le travail du cerveau humain, on ne saurait dire combien le magistrat en avait dépensé de milligrammes pour échauffer les réseaux de son « sensorium », et, en fin de compte, ne rien trouver, non, rien !
Et cependant le juge Jarriquez ne songeait pas à abandonner sa tâche. S’il ne comptait plus maintenant que sur le hasard, il fallait, il voulait que ce hasard lui vînt en aide ! Il cherchait à le provoquer par tous les moyens possibles et impossibles ! Chez lui, c’était devenu de la frénésie, de la rage, et, ce qui est pis, de la rage impuissante !